Noël 2009. Débarqué deux ans plus tôt à Paris, le saxophoniste retourne en deux temps, trois mouvements, le ban et l’arrière-ban du jazz réunis en décembre par TSF à L’Olympia.
Dans le temple parisien, il fait monter d’un cran la pression avec son groupe, The Electric Epic. L’aventure a commencé quelques mois plus tôt, et le buzz ne va désormais qu’enfler à mesure que l’attente de son premier disque se prolonge. Il faudra patienter jusqu’en 2012 pour qu’il parvienne enfin aux oreilles de tous, esbaudis par ce son hors norme.
A commencer par l’exigeant John Zorn, qui le décrit comme une « nucléaire d’émotions » et le publie sur son label, Tzadik.
En une dizaine d’années, Guillaume Perret a joué dans tous les registres, pupitre ou soliste, tendance mainstream ou troisième courant, au théâtre ou en scène, avec des musiciens du monde entier, mais aussi et avant tout au sein du Bocal, collectif pour lequel il participera à trois albums. Tous ceux-là se retrouvent dans ce premier album, qui trace un sillon singulier et ouvre de nouvelles perspectives. Ce que redit, jusque dans son appellation, le second volet de ses aventures, en 2014 : Open Me, précédé par un Doors EP.
Nouvel album Solo « Free ». Dans l’histoire du jazz l’adjectif a ouvert les horizons esthétiques, libéré les énergies artistiques. Gratuit, libre, à chacun sa définition. Ornette Coleman l’a dit en son temps, et depuis 1960 être free en jazz, c’est aussi être sujet à quelques malentendus. En choisissant ce qualificatif pour son nouvel album, Guillaume Perret augure de futurs débats sur la nature même de son jazz. « Conçu comme une musique de film, Free se veut un parcours libre au travers de différents paysages, différentes émotions. », prévient le saxophoniste, qui souhaite tomber le masque, pour en revenir à l’essence de ce qui fonde sa singularité.
« Le jazz a de nombreuses couleurs, et ne saurait se limiter à un style en particulier. C’est un grand bac à sable ou tout est possible. »
Le saxophoniste y puise la matière pour façonner une bande originale, tout à la fois synthétique et organique. Il nous invite à cheminer dans les plis et replis de sa pensée…
D’ailleurs, pour en mesurer toute la portée, fermez les yeux et ouvrez grand les oreilles.